Résumé
Cet article explore les liens entre l’oeuvre de Gaston Bachelard et certains débats animant la mouvance écocritique. L’oeuvre bachelardienne met en lumière l’importance méthodologique de séparer ce qui relève de « l’imagination matérielle » de ce qui relève du « matérialisme instruit », mais il est toutefois possible que l’on puisse entrevoir l’articulation profonde de ces deux domaines dans le contexte des enjeux de l’écologie. Une approche écocritique s’inspirant de la phénoménologie bachelardienne, à l’instar des travaux de Jonathan Bate, mettrait l’accent sur la possibilité de ressentir des interconnections vitales entre des individus et leurs environnements par le biais des voies de l’imaginaire. Nous suggérons qu’une telle approche pourrait également être amenée à étudier comment la littérature met en scène le « drame archétypal » de la conscience individuelle en tension avec le système trans-individuel d’interdépendances dont elle fait partie.
Mots-clés : Gaston Bachelard, écologie, écocritique, phénoménologie, littérature, environnement