Résumé
Quel est le rapport entre la conception platonicienne du rythme comme mouvement qui préserve la tension, et la stratification des durées cristallisées de Gaston Bachelard, qu’il reconstruit dans son analyse et sa discussion du caractère fluide de la durée bergsonienne ? Répondre à cette question nécessite une recherche sur la métaphysique du rythme et sur la manière dont un récit soutenu par la scansion opère sur la matière du son, sur les formes dans lesquelles il s’inscrit et se réorganise. Le thème du rythme est une voie privilégiée pour examiner comment la réflexion de Bachelard traite la forme temporelle, et des métamorphoses qui activent un mouvement cyclique qui crée un pont allant du plan de la vie reflété dans la conscience à la construction d’un système conceptuel qui discrédite le flux, tout en maintenant sa tension narrative. Il n’est pas surprenant que cette réflexion articulée, présentée dans La dialectique de la durée (1936), ait trouvé plus d’écho dans la théorie musicale que dans la spéculation philosophique du XXe siècle. Cette contribution, conçue en 2006 et repensée aujourd’hui, essaye d’identifier certains thèmes plus denses sur le plan conceptuel qui attendent d’être abordés dans une étude plus large axée sur la relecture des formes de guérison temporelles. Par son approche inédite, Bachelard parvient à concilier discrétion temporelle et mouvement.
Mot clés : Rythmos, Durée – Formes de la scansion, Dialectique, Continu – Discret, Mélodie.