Pour une revue qui porte un nom comme le nôtre — Ponts —, il était temps de s’interroger sur l’une des manières les plus habituelles d’établir une relation, de créer un lien, de jeter un pont vers l’autre. C’est bien à partir d’une telle exigence que cette livraison présente des réflexions — assez variées, comme il se doit à la pluralité qui est particulièrement implicite dans la multiplicité francophone — pivotant autour d’un aspect particulier de l’utilisation individuelle d’un instrument de communication commun, la langue.
Autrement dit, ce nouveau numéro de Ponts — sous la formule à portée volontairement ample qui synthétise son sujet: Jouer avec les mots — se propose de mettre l’accent sur quelques-unes des innombrables manipulations de la langue française que la dextérité et les stratégies de chaque francophone peuvent assurer,
selon ses choix esthétiques, ses points de mire, ses mobiles, ses desseins…
Antiphrases, paronomases, déconstructions linguistiques, parodies, calembours, astiches, épenthèses, mots-valises, allitérations, métaphores, assonances, jeux de mots, incongruités linguistiques, néologismes, calques, transgressions orthographiques, antanaclases, faux amis, équivoques, lexicologismes… voilà quelques-uns de la vaste gamme d’outils dont il sera question dans ce numéro, témoignage, entre autres, de la virtuosité et de l’ingéniosité des sujets parlants et écrivants qui sont l’objet d’étude des essais qui suivent.